Projets en coursLogo Cohorte EGEA

Groupe de travail « Expositions professionnelles et domestiques »

Responsable : N Le Moual, V Siroux
Lieu de réalisation du projet : Equipe d’épidémiologie respiratoire intégrative, CESP, Villejuif
Financement : Université Paris-Saclay, Bourse de Thèse, Emilie Pacheco Da Silva
Partenaires : groupe ‘Phénotypes’

L’impact de l’usage de produits de nettoyage pour effectuer le ménage à domicile sur les symptômes d’asthme a été étudié chez les femmes participantes à la deuxième enquête de l’étude EGEA (EGEA2 : 2003-2007). Ces précédentes analyses suggèrent un effet délétère d’un usage chaque semaine (hebdomadaire) de produits sous forme de sprays (vitre, four, désodorisant …) et de l’eau de javel sur les symptômes d’asthme. A EGEA2, environ 50% des participantes utilisent des produits de nettoyage irritants (javel, ammoniac, détartrants, …) ou des produits sous forme de sprays chaque semaine. A EGEA3, seules 40% des femmes ont rapporté un usage hebdomadaire de sprays, alors que l’usage hebdomadaire d’irritants est resté similaire à EGEA2. L’évolution de l’usage de produits de nettoyage irritants (javel, ammoniac, solvants, …) et sous forme de sprays entre deux enquêtes (EGEA2 et EGEA3 : 2011-2013) sera étudiée en lien avec l’évolution des symptômes d’asthme sur la même période. Le projet porte spécifiquement sur l’évaluation de l’impact d’un usage hebdomadaire de ces produits aux deux enquêtes, notamment de sprays (comparé à un usage non hebdomadaire aux deux enquêtes) sur la santé respiratoire des femmes. Ce projet permettra d’évaluer plus avant le rôle d’un usage hebdomadaire et au long cours de produits de nettoyage à domicile sur la santé respiratoire, et pourrait ainsi apporter des éléments importants pour améliorer la santé respiratoire.

Responsable : N Le Moual, E Pacheco Da Silva
Lieu de réalisation du projet : Equipe d’épidémiologie respiratoire intégrative, CESP, Villejuif
Financement : DIM Qi2, bourse de Master2, Eddy Dohoukpe
Partenaires : groupe ‘Biologie’

Les preuves du rôle néfaste de l’usage à domicile de produits de nettoyage pour l'asthme s’accumulent, notamment grâce à l’étude EGEA. Ces produits peuvent contenir des agents dits ‘irritants’ (pouvant provoquer une irritation, par exemple des voies respiratoires) ou sensibilisants (pouvant provoquer une réaction allergique), mais les mécanismes biologiques par lesquels ces agents affectent l’asthme demeurent mal connus. Pour mieux comprendre ces mécanismes, ce projet vise à étudier les associations entre l’usage à domicile de produits irritants (en particulier l’eau de javel) ou sensibilisants (en particulier les produits sous forme de sprays) et différents types d’asthme définis à partir des caractéristiques cliniques et biologiques. Ces travaux pourraient permettre de mieux comprendre par quels mécanismes les produits de nettoyage impactent la santé respiratoire, et potentiellement d’améliorer la prise en charge des patients selon le type d’exposition et le profil d’asthme.

Responsable : O Dumas, R Nadif
Lieu de réalisation du projet : Equipe d’épidémiologie respiratoire intégrative, CESP, Villejuif
Financement : Anses ; projet IMMUCAP (PI : Saadia Kerdine-Römer, UMR-S 996 ; Co-I : N Le Moual, R Nadif, O Dumas, Inserm U1018-CESP)
Partenaires : groupe ‘Biologie’

Les produits de nettoyage et les désinfectants sont des mélanges complexes de substances chimiques. Les composés d’ammonium quaternaire font partie des substances entrant le plus souvent dans la composition de ces produits. L’exposition aux composés d’ammonium quaternaire est fortement soupçonnée d’être liée au développement de pathologies allergiques. Cependant, les mécanismes d’immunisation contre ces produits (mécanismes à l’origine des allergies) ont peu été étudiés. Une meilleure connaissance de ces mécanismes pourrait permettre de classer les ammoniums quaternaires selon leur niveau de toxicité et d’établir des recommandations de limite d’exposition. Cette question sera étudiée dans le contexte du projet de recherche IMMUCAP. Dans EGEA, l’objectif est d’étudier le lien entre l’exposition au travail aux composés d’ammonium quaternaire et l’immunisation contre les molécules d’ammonium quaternaire, évaluée à partir du dosage de deux marqueurs sanguins : les Immunoglobulines E (IgE) et G (IgG) anti-ammoniums quaternaires. Pour ces analyses, 724 participants d’EGEA2 ont été sélectionnés dont un groupe de participants n’ayant aucune exposition professionnelle, et un groupe composé de personnes travaillant en milieu de soin (hospitalier), qui utilisent a priori fréquemment des désinfectants à base de composés d’ammonium quaternaire. Les analyses statistiques viseront à évaluer si les niveaux d’IgE et IgG anti-ammoniums quaternaires sont plus élevés chez ces derniers.

Groupe de travail « Biologie »

Responsable : B Jacquemin et R Nadif
Lieu de réalisation du projet : Equipe d’épidémiologie respiratoire intégrative, CESP, Villejuif
Financement : Université Paris-Saclay, Bourse de Thèse, Marine Savouré, aide financière individuelle à la formation par la recherche financée par l’agence de l’environnement et la maitrise de l’énergie (ADEME)
Partenaires : groupe ‘Phénotype’

La rhinite est une maladie caractérisée par une inflammation des fosses nasales et est associée à des symptômes de type éternuements, rhinorrhée (c’est-à-dire un nez qui coule), congestion, et/ou prurit nasal (c’est-à-dire un nez qui gratte). Souvent banalisée, elle est cependant très fréquente, et a un impact individuel et sociétal. Il existe différentes formes de rhinite appelées endotypes qui vont avoir des caractéristiques propres suivant les voies biologiques et mécanistiques impliquées. Cependant, jusqu’à présent les endotypes de la rhinite ont peu été étudiés dans les études épidémiologiques. L’objectif de ce projet est donc d’identifier et d’étudier les endotypes de la rhinite. Pour cela une approche faisant appel à des algorithmes (approche non-supervisée) sera employée à partir des données biologiques et des données issues des questionnaires des participants de l’étude EGEA2. L’identification et la caractérisation des endotypes de la rhinite apportera de nouvelles connaissances sur la rhinite et ainsi de potentiellement mieux la prévenir et la traiter. 

Responsable : F Zerimech, R Matran et R Nadif
Lieu de réalisation du projet : Laboratoire de Biochimie Biologie Moléculaire, Centre de Biologie Pathologie, CHU de Lille
Financement : ANSES PNR-EST 2017 (R. Nadif)
Partenaires : /

L'asthme est une maladie respiratoire chronique fréquente, hétérogène et multifactorielle. Parmi les facteurs de risque de l’asthme, les facteurs environnementaux jouent un rôle important mais les mécanismes par lesquels ils affectent la santé respiratoire sont encore mal connus. Des études suggèrent des interactions entre les voies biologiques de l'inflammation, des stress oxydant et nitrosant et de l'allergie. Les cellules inflammatoires qui infiltrent les voies respiratoires produisent plusieurs médiateurs pro-inflammatoires qui interagissent entre eux jusqu’à former un composé final stable, la 3-nitrotyrosine (3-NT) qui a été détectée dans le sérum, le liquide de lavage broncho-alvéolaire, le tissu pulmonaire et le condensat de l'air expiré. Le condensat est un liquide qui provient de l'arbre trachéo-bronchique et des alvéoles, obtenu par une technique non invasive et peu coûteuse. Il est constitué de plus de 99 % de vapeur d’eau, dans laquelle sont dissoutes des substances qui reflètent le statut inflammatoire de l’appareil broncho-pulmonaire. Notre projet vise à quantifier la 3-NT dans les condensats de 1000 adultes de l’étude EGEA et à étudier ses associations avec l’asthme.

Responsable : JM Lo Guidice, R Matran et R Nadif
Lieu de réalisation du projet : Lille
Financement : NA
Partenaires : /

L’insuffisance des connaissances concernant les mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans l’initiation de l'asthme reste un obstacle majeur pour l'élaboration d'une stratégie thérapeutique efficace pour traiter ou prévenir cette maladie. La contribution des facteurs épigénétiques, et en particulier des microARN (miARN), dans la physiopathologie de l’asthme est aujourd’hui reconnue. Les miARN constituent une famille de petits ARN non codant qui jouent un rôle majeur dans le contrôle de quasiment tous les processus biologiques en inhibant l’expression d’ARNm cibles. Ainsi, des profils anormaux de miARN ont été observés dans de nombreux états pathologiques. Du fait que les miARN peuvent être retrouvés à l’état circulant dans la plupart des fluides biologiques, y compris dans le sérum ou le plasma, ils peuvent constituer de solides biomarqueurs diagnostiques et/ou pronostiques non invasifs d’atteintes tissulaires. L’objectif du projet est de caractériser et comparer le profil des miARN circulants entre des participants avec de l’asthme et des participants sans asthme de la cohorte EGEA. La confrontation de ces profils aux données phénotypiques et génotypiques des individus devrait définir si les signatures de miARN observées permettent de discriminer les sujets en fonction de leur statut allergique/non allergique, de la sévérité de leur maladie, de leur statut génétique, de leur traitement reçu ou de leur exposition environnementale.
Au niveau expérimental, le dosage de 752 miARN circulants est réalisé par RT-PCR quantitative à très haut débit, à l’aide de la technologie des OpenArrays, sur une sélection de 39 échantillons issus de participants EGEA non-fumeurs et appariés sur l’âge : 10 sujets non asthmatiques non allergiques, 10 sujets non asthmatiques allergiques, 8 sujets asthmatiques non allergiques et 11 sujets asthmatiques allergiques. Si les résultats de cette phase de screening sont encourageants, un projet plus vaste sur l’ensemble de la cohorte EGEA pourra être développé.

Groupe de travail « Nutrition, activité physique »

Responsable : Raphaëlle Varraso
Lieu de réalisation du projet : INSERM UMR-S 1018, CESP, équipe d’épidémiologie respiratoire intégrative, Villejuif
Financement : NA
Partenaires : Groupe « Phénotypes »

L’asthme est une maladie multifactorielle, avec des déterminants tant génétiques qu’environnementaux. L’augmentation de sa prévalence dans les dernières décennies a été plus importante dans les pays industrialisés, pays qui connaissaient dans le même temps une modification des habitudes alimentaires. Devant ce constat, il a été souligné que la modification de l’alimentation avec notamment une diminution de la consommation des fruits et légumes, et une augmentation de la consommation d’aliments industriels pourrait expliquer l'augmentation de l’asthme. A l’heure actuelle, les aliments et types d’alimentation spécifiquement en cause dans l’asthme restent encore mal connus.
Comme nous ne consommons pas des aliments (par exemple des pommes) ni des nutriments (par exemple de la vitamine C) de manière isolée, mais des plats qui consistent en une grande variété d’aliments qui contiennent de nombreux nutriments, il a été proposé d’étudier l’alimentation de façon plus macroscopique à l’aide de scores alimentaires pour évaluer les différents types d’alimentation. Un des types d’alimentation les plus connu est probablement le régime méditerranéen, qui correspond à une alimentation riche en fruits et légumes de saison, céréales complètes (pâtes, riz, pain), légumes secs (lentilles, pois chiches, haricots…), poissons gras (sardine, maquereau, hareng, saumon), matières grasses essentiellement apportées par des huiles végétales dont l’huile d’olive et des fruits secs (noix, noisettes, amandes, pistache…), et limitée en viande rouge, produits laitiers (fromage, beurre, crème) et produits raffinés et transformés (céréales pour le petit-déjeuner, pain de mie industriel, plats préparés). Or, la recherche en épidémiologie nutritionnelle progresse sur l’état des connaissances entre alimentation et santé, et de nouveaux scores alimentaires sont ainsi fréquemment proposés.

1) Régime pro-végétal (Stage de Master 2 AgroParisTech, 2021 : Malek Fathallah ; responsables : Raphaëlle Varraso, Annabelle Bédard).
Le régime pro-végétal, défini comme une alimentation plus riche en protéines d’origine végétale et moins riche en protéines d’origine animale connaît une augmentation dans de nombreux pays, à la fois pour des questions de santé mais aussi pour son faible impact environnemental. Des scores alimentaires ont récemment été proposés dans la littérature pour évaluer la qualité nutritionnelle du régime pro-végétal. Il a été montré qu’un régime pro-végétal avec une faible qualité nutritionnelle, correspondant par exemple à une consommation faible de viande rouge mais avec une consommation élevée de chips et/ou biscuits (des aliments d’origine végétale peu sains) était associé à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires, soulignant ainsi l’importance du type de régime pro-végétal.
Grâce aux données détaillées sur l’alimentation recueillie dans l’étude EGEA2, le projet vise à construire différents scores qui évaluent la qualité nutritionnelle d’un régime pro-végétal et à en étudier leur lien avec les symptômes de l’asthme et l’évolution des symptômes d’asthme au cours du temps (entre EGEA2 et EGEA3). Nos hypothèses sont qu’une alimentation pro-végétale saine serait associée à une diminution des symptômes de l’asthme, alors qu’une alimentation pro-végétale moins saine serait associée à une augmentation des symptômes.

2) Alimentation présentant des propriétés antioxydantes ou des propriétés inflammatoires
A la fois le stress oxydant et l’inflammation jouent un rôle important dans la survenue de l’asthme. Or, l’alimentation peut être une source importante à la fois d’oxydants et/ou d’antioxydants, et d’aliments ayant un potentiel inflammatoire. Pour évaluer ces propriétés, des scores alimentaires ont été développés comme le score TAC (« Total Antioxydant Capacity ») qui estime le potentiel antioxydant de l’alimentation ou le score DII (Dietary Inflammatory Index) qui estime le potentiel inflammatoire de l'alimentation.
Ces scores alimentaires seront établis en collaboration avec d’autres équipes d’épidémiologie nutritionnelle avec lesquelles des collaborations de longues dates existent (équipe « Exposome et Hérédité », Inserm U1018, Villejuif ; équipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle, Inserm U1153, Bobigny ; département de Recherche en Épidémiologie Nutritionnelle, Harvard TH Chan School of Public Health, Boston, USA), et seront étudiés en lien avec l’asthme.

Groupe de travail « Génétique »

Responsable : Emmanuelle Bouzigon
Lieu de réalisation du projet : Université Paris Cité, Inserm UMR1124, Equipe Epidémiologie génomique des maladies multifactorielles
Financement : ANR GenCAST
Partenaires : Hanna Julienne, Institut Pasteur

L’asthme est une maladie complexe, difficile à définir car elle présente un large spectre de manifestations cliniques et biologiques qui diffèrent selon les individus et sont la conséquence de multiples mécanismes sous-jacents. Ainsi, il n’existe pas un asthme mais plusieurs types d’asthme. La plupart des études réalisées à ce jour ont utilisé les données cliniques et biologiques des sujets asthmatiques pour identifier des sous-types d'asthme, mais elles n'ont pas pris en compte les données génétiques comme élément principal de classification. L’objectif de ce projet est donc de caractériser des sous-types d’asthme à partir des facteurs génétiques associés aux multiples mécanismes de la maladie en utilisant des méthodes statistiques de classification sophistiquées. Ce travail devrait permettre de mieux comprendre la structure génétique qui caractérise les sous-types d’asthme et d’améliorer la prise en charge des patients asthmatiques.

Responsable : Florence Demenais
Lieu de réalisation du projet : Université Paris Cité, Inserm UMR1124, Equipe Epidémiologie génomique des maladies multifactorielles
Financement : ANR MetabAsthma
Partenaires : Dominique Gauguier, Inserm UMR1124

La métabolomique qui permet d’identifier et de quantifier systématiquement de petites molécules dans le sang et d'autres tissus biologiques (glucides, acides aminés, acides organiques, nucléotides, lipides …) est de plus en plus appliquée à l'étude des maladies chroniques telles que l’asthme. Les métabolites représentent les produits intermédiaires de processus physiologiques qui sont influencés par les mécanismes biologiques des maladies et les facteurs environnementaux. Ainsi, les concentrations de métabolites peuvent refléter les caractéristiques physiopathologiques des interactions génétiques et environnementales et peuvent donc représenter des biomarqueurs précis d'une maladie.
L'objectif principal est d'identifier les métabolites (mesurées dans les échantillons de plasma par Chromatographie en phase Gazeuse couplée à la Spectrométrie de Masse (GC-MS) et Résonance Magnétique Nucléaire (RMN)) associés aux phénotypes de l'asthme et d'intégrer les données génétiques et métabolomiques afin d'établir un lien de causalité entre les métabolites et la maladie (phénotypes). Ainsi, il s’agira de : 1- Identifier les métabolites associés à l'asthme, aux sous-phénotypes d’asthme (asthme de l’enfant, asthme de l’adulte, âge de début, …) et aux phénotypes associés (fonction ventilatoire, IgE, éosinophiles, indice de masse corporelle, …) ; 2- Caractériser les variants génétiques influençant les métabolites associés à l’asthme par études d’association pan-génomique en considérant un métabolite à la fois ou plusieurs métabolites simultanément (pléiotropie) ; 3- Evaluer l'effet causal de ces métabolites sur l'asthme à l’aide de méthodes de randomisation mendélienne ou de modèles d'inférence causale. Puis, une validation des métabolites candidats et la caractérisation de leur fonction seront effectuées dans des modèles d'asthme chez les rongeurs. Enfin, nous effectuerons une analyse intégrative de diverses données omiques : génétiques, épigénétiques, métabolomiques et d'expression à l’aide de méthodes basées sur les réseaux et d'autres approches.
L’ensemble de ces travaux devrait apporter de nouvelles connaissances sur les biomarqueurs métaboliques impliqués dans l’asthme et les endotypes d’asthme, dont les produits métaboliques liés à l'activité microbienne intestinale, au carrefour entre les allèles de susceptibilité de l'hôte, le mode de vie et les expositions environnementales.

Responsable : Florence Demenais
Lieu de réalisation du projet : Projet multicentrique avec différents lieux de réalisation du projet (voir la liste des partenaires). La partie française liée à l’étude EGEA est conduite dans l’UMR-1124 (Inserm, Université Paris Cité, Directeur : Robert Barouki)
Financement : Appel à Proposition International associant la France, le Canada et l’Allemagne. Trois agences de Financement : ANR (France) /CIHR (Canada) /BMBF (Germany). Le financement du partenaire 3 (étude EGEA) provient de l’ANR (356 286€)
Partenaires : 1) Coordinateur Principal (PI) : Tomi Pastinen, McGill University, Montreal, Quebec, Canada, H3A 0G1. 2)Responsable d’équipe (Team Leader) : Catherine Laprise, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), Chicoutimi, Québec, Canada, G7H 2B1. 3) Responsable d’équipe (Team Leader) : Florence Demenais, UMR-946, Inserm, Université Paris Diderot (devenue Université Paris Cité), 75010, Paris France. 4) Responsable d’équipe (Team Leader) : Pierre Bougnères, UMR-986, Hôptal Bicêtre, Université Pari Sud, Le Kremlin Bicêtre, France. 5) Responsable d’équipe (Team Leader): Reiner Siebert, Institute of Human Genetics, University Hospital of Ulm, Ulm, Germany. 6) Responsable d’équipe (Team Leader): Ezio Bonifacio, Center for Regenerative Therapies, Technical University Dresden, Dresden German

Le diabète de type 1 (T1D) et l'asthme sont deux maladies avec une composante immunitaire importante et une prévalence élevée dans les pays occidentaux. Plusieurs études ont suggéré que des facteurs communs pourraient expliquer la susceptibilité à développer l'une ou l'autre de ces pathologies. Dans ces deux maladies, les lymphocytes T CD4+ naïfs (CD4+) sont des acteurs importants en se différenciant vers un sous-type spécifique dans le diabète de type 1 et un autre dans l'asthme. Ces maladies résultent également des effets de nombreux gènes et facteurs de l’environnement. Malgré les efforts considérables pour caractériser les déterminants génétiques de l'asthme, les facteurs génétiques identifiés à ce jour n'expliquent qu'une partie de sa composante génétique, avec un certain nombre de loci associés partagés par l'asthme et les maladies auto-immunes (dont le diabète de type 1). L'étude de leur profil épigénomique (principalement le méthylome) devrait permettre de mieux comprendre les mécanisme complexe impliqués dans ces maladies.
L'objectif principal du consortium RESET-AID est de fournir le premier profilage épigénomique totalement caractérisé du risque d’asthme et du diabète de type 1 et de leur progression. Les membres du consortium RESET-AID sont à la pointe de la génétique et de la physiopathologie de l'asthme et du diabète de type 1 et ont construit des ressources importantes pour permettre des études des facteurs de risque dans des cohortes (dont l'étude EGEA pour l'asthme). Pour atteindre son objectif, le consortium a proposé d'utiliser une approche originale de séquençage ciblé (basée sur le séquençage au bisulfite et la technique MCC-seq) sur l’ensemble des cohortes (canadiennes et françaises) pour étudier le méthylome du diabète de type 1 et de l'asthme dans des échantillons de sang total. Pour mieux comprendre l'impact biologique de ces résultats, les équipes du consortium RESET-AID ont proposé d'effectuer des analyses dans des échantillons de lymphocytes T CD4+ naïfs (CD4+) et de développer des approches méthodologiques et analytiques pour faciliter des analyses reproductibles dans des petits échantillons et permettre d’intégrer les résultats épigénomiques dans le contexte de réseaux biologiques.

Groupe de travail « Phénotypes »

Responsable : Valérie Siroux
Lieu de réalisation du projet : Equipe d’épidémiologie environnementale appliquée au développement et à la santé repiratoire, Institut pour l’Avancées des Biosciences, Grenoble ; Université Paris Cité, Inserm UMR1124, Equipe Epidémiologie génomique des maladies multifactorielles
Financement : ANR-19-CE36-0005-01_NIRVANA
Partenaires : groupe Génétique EGEA (Emmanuelle Bouzigon, Inserm U1124; Paris); Division of Immunopathology, Department of Pathophysiology and Allergy Research, Medical University of Vienna (R Valenta)

L'asthme est une maladie respiratoire chronique invalidante et fréquente, associée à des coûts économiques élevés. En France, la prévalence de l'asthme chez les enfants est de 11%. L'asthme résulte d'interactions complexes entre des facteurs environnementaux, comportementaux, génétiques et épigénétiques, mais les connaissances actuelles n’ont pas permis de mettre en place des mesures de prévention. Pour deux facteurs environnementaux, les allergènes et les virus respiratoires, la littérature a montré des associations avec l’incidence et les exacerbations d’asthme. Quelques études antérieures suggèrent que le génotype de l’individu joue un rôle important dans la réponse immunitaire spécifique aux allergènes et aux rhinovirus, mais ces études étaient limitées quant à l'évaluation des réponses immunitaires. De nouvelles technologies basées sur les biopuces permettent une caractérisation précise des réponses immunitaire aux allergènes et aux virus respiratoire (des centaines de réponses anticorps spécifiques aux allergènes et aux rhinovirus) et offrent donc de nouvelles perspectives pour la recherche épidémiologique sur l'asthme.
L’objectif principal est d’identifier les réponses anticorps spécifiques aux allergènes et aux rhinovirus associées à l’asthme et les déterminants génomiques de ces réponses immunitaires. L'hypothèse centrale selon laquelle le génotype de l’individu joue un rôle important dans les effets des allergènes et des virus respiratoires sur l'asthme est corroborée par plusieurs observations, mais n'a encore jamais été examinée en profondeur.
Grâce à une analyse détaillée des facteurs génétiques sous-tendant les réponses anticorps aux allergènes et aux rhinovirus impliquées dans le développement de l’asthme, le projet aura des implications majeures dans l’identification des populations à risque de développer un asthme allergique ou viro-induit, et donc dans la prévention de l’asthme.

Responsable : Valérie Siroux
Lieu de réalisation du projet : Equipe d’épidémiologie environnementale appliquée au développement et à la santé repiratoire, Institut pour l’Avancée des Biosciences, Grenoble; CHU-Grenoble-Alpes, Grenoble; HCL Lyon; CHU de Montpellier; Groupe Hospitalier Bichat-Claude bernard, Paris; APHM Marseille; INSERM UMR-S 1018, CESP, équipe d’épidémiologie respiratoire intégrative, Villejuif ; Université Paris Cité, Inserm UMR1124, Equipe Epidémiologie génomique des maladies multifactorielles
Financement : ANR-21-CE36-0008-01 “EGEA_30YEARS”
Partenaires : Equipe d’épidémiologie environnementale appliquée au développement et à la santé repiratoire, Institut pour l’Avancée des Biosciences, Grenoble; CHU-Grenoble-Alpes, Grenoble; HCL Lyon; CHU de Montpellier; Groupe Hospitalier Bichat-Claude bernard, Paris; APHM Marseille; INSERM UMR-S 1018, CESP, équipe d’épidémiologie respiratoire intégrative, Villejuif ; Université Paris Cité, Inserm UMR1124, Equipe Epidémiologie génomique des maladies multifactorielles ; PAARCC Inserm U970, Paris

L'asthme et les maladies cardiovasculaires sont des pathologies fréquentes qui représentent un important fardeau économique et de santé publique. Bien que les données de la littérature étayent un risque accru d'événements cardiovasculaires associé à l’asthme, les mécanismes sous-jacents restent mal compris. On ignore notamment si l'asthme et les maladies cardiovasculaires partagent des processus étiologiques communs tels que des facteurs anthropométriques, comportementaux, sociaux, environnementaux et/ou génétiques ou si les maladies cardiovasculaires sont une conséquence de certaines caractéristiques de l'asthme.
Notre objectif principal est de clarifier l'association complexe entre l'asthme et les marqueurs précoces du risque cardiovasculaires afin de fournir de nouvelles orientations dans la prévention et la prise en charge clinique de l’asthme pour éviter les comorbidités cardiovasculaires dans l'asthme.
Pour réaliser ce projet, il est nécessaire de recueillir avec précision de nouvelles informations de chacun des participants de la cohorte EGEA. Ainsi, le 4ème suivi à 30 ans de la cohorte EGEA se met en place.
Ce programme de recherche fournira des outils permettant d'identifier et de hiérarchiser les déterminants du risque cardiovasculaires dans l'asthme et donc contribuera à la prédiction du risque cardiovasculaires associé à l’asthme, au développement d’interventions pour prévenir ce risque, voire à des modifications dans la prise en charge de l’asthme. Donc, ce projet pourrait participer à fournir des leviers pour limiter les comorbidités cardiovasculaires dans l'asthme.

Groupe de travail « Climat et pollution de l’air »

Responsable : J Lepeule
Lieu de réalisation du projet : IAB, Inserm U1209, Equipe Epidémiologie environnementale appliquée au développement et à la santé respiratoire, Grenoble
Financement : Fondation de France CLIMATHES
Partenaires : groupe ‘Phénotypes’ (V Siroux)

Le changement climatique est un enjeu majeur pour la Santé Publique. La hausse des températures moyennes et les évènements météorologiques extrêmes sont des sources de dangers pouvant impacter la santé des populations, notamment les plus vulnérables. Les quelques études sur les liens entre la température ambiante et la fonction ventilatoire (mesure du souffle) montrent des résultats contradictoires. Elles semblent toutefois s’accorder sur le fait que les individus souffrant d’asthme représentent une population sensible. Le projet CLIMATHES cherche à tester l’hypothèse selon laquelle une hausse des températures et des taux d’humidité est associée à une fonction ventilatoire abaissée à court terme.
L’analyse repose sur les données de l’ensemble des participants de la cohorte EGEA ayant participé à la première (EGEA1) ou deuxième (EGEA2) phase de l’étude. Les expositions à la température et à l’humidité ambiantes sont évaluées à l’adresse résidentielle des participants grâce à des modèles avec une résolution spatiale fine (1km à 200m, Hough et al 2020) et le modèle SAFRAN. Le Volume Expiratoire Maximal par Seconde (VEMS) qui est un indicateur de l’obstruction bronchique est mesuré par spirométrie. Les analyses sont conduites à l’aide d’un modèle statistique permettant d’identifier des fenêtres de sensibilité spécifiques pour l’exposition à la température et à l’humidité (modèle additif généralisé à effets mixtes (GAMM) et distribués dans le temps). Nous chercherons aussi à identifier si certains participants (par exemple les asthmatiques ou les asthmatiques avec certaines formes d’asthmes spécifiques) sont plus sensibles aux effets de la température et de l’humidité sur la santé respiratoire. Les résultats préliminaires indiquent qu’une augmentation de la température entre les jours 3 et 17 qui précèdent la mesure de la fonction respiratoire est associée à une diminution du VEMS.